vendredi 27 avril 2012

Grave épidémie de malaria – triplement des cas depuis 2009


La malaria est la principale cause de décès en République démocratique du Congo et tue chaque année environ 300.000 enfants de moins de cinq ans. Les cas dans le pays continuent à augmenter et la maladie met en crise les systèmes de soin et de prévention existants. Dans la majeure partie des centres sanitaires et des hôpitaux de l’organisation médicale et humanitaire internationale Médecins sans frontières en RDC, a été enregistrée une augmentation importante y compris des cas de la forme grave de la malaria. Dans six provinces (correspondant à la moitié du pays), le nombre de personnes soignées pour la pandémie dans le cadre de projets de MSF a augmenté de 250% par rapport à 2009. Cette épidémie est particulièrement alarmante à cause du nombre élevé de patients affectés de la forme la plus grave de la malaria qui ont besoin de transfusions et d’hospitalisation urgente du fait de l’anémie provoquée par la maladie. En outre, le traitement demeure particulièrement difficile en dehors des villes du fait des difficultés d’accès liés à la géographie. 
Dans certaines zones, l’assistance sanitaire est tout simplement inexistante. Et même lorsque le traitement est disponible, les médicaments sont parfois inadéquats ou obsolètes. En 2011, MSF a soigné plus de 158.000 personnes. Jusqu’à présent, en 2012, ce sont plus de 85.000 personnes qui ont bénéficié de traitements. Alors que les causes de l’épidémie demeurent incertaines, cette nouvelle crise vient se développer dans le contexte d’un système sanitaire manquant de ressources à tous les niveaux. Le pays manque de médicaments adaptés, de fournitures médicales et de personnel médical qualifié. La prévention et les systèmes de contrôle sont eux aussi insuffisants. Dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, et récemment dans le nord de la province du Katanga, l’insécurité et les nouveaux affrontements en cours empêchent les personnes d’accéder à l’assistance sanitaire. Dans les provinces de Maniema Orientale, de l’Equateur et du Katanga, l’absence d’autres médecins et l’insuffisance du système sanitaire laissent les personnes à la merci de la pandémie.

Agence Fides.