Durant la messe de clôture du Synode sur la nouvelle
évangélisation, le 28 octobre 2012, Benoît XVI a proposé trois pistes
principales à suivre pour répondre à cette “urgence“: une pastorale
ordinaire ravivée, une mission ad gentes qui tienne aussi compte de la
mondialisation et enfin l’adoption de nouvelles méthodes pastorales
adaptées aux différentes cultures du monde.
Selon Benoît XVI, la nouvelle évangélisation se réfère “en premier
lieu à la pastorale ordinaire qui doit être toujours plus animée par le
feu de l’Esprit, pour embraser les cœurs des fidèles qui fréquentent
régulièrement la communauté“. “Trois lignes pastorales ont émergé du
synode“, a ajouté le pape: les sacrements de l’initiation chrétienne,
“une catéchèse appropriée“ et le sacrement de la pénitence. Cet
itinéraire sacramentel doit permettre de se comporter comme “les vrais
protagonistes de la nouvelle évangélisation“ que sont les saints. “Par
l’exemple de leur vie et par leurs œuvres de charité“, a expliqué le
souverain pontife, ces derniers “parlent un langage compréhensible par
tous“.
“En second lieu, a affirmé Benoît XVI, la nouvelle évangélisation est
essentiellement liée à la mission ad gentes“. Cette mission concerne
d’abord l’Afrique, l’Asie et l’Océanie où des habitants attendent
ardemment, parfois sans en être pleinement conscients, la première
annonce de l’Evangile. Mais, a ajouté le pape, “la mondialisation a
causé un important déplacement de population. Par conséquent, la
première annonce s’impose aussi dans les pays d’ancienne
évangélisation“. Et de souhaiter dans l’Eglise “un dynamisme
missionnaire renouvelé dont les protagonistes soient, de manière
spéciale, les agents pastoraux et les fidèles laïcs“.
Un troisième aspect concerne “les personnes baptisées qui cependant
ne vivent pas les exigences du baptême“, a affirmé le souverain pontife
dans son homélie, précisant que les travaux synodaux ont montré que “ces
personnes se trouvent sur tous les continents, spécialement dans les
pays plus sécularisés“. L’Eglise doit leur porter une attention
particulière, a déclaré le pape, “afin qu’elles rencontrent de nouveau
Jésus-Christ, redécouvrent la joie de la foi et retournent à la pratique
religieuse dans la communauté des fidèles“.
Dès lors, au-delà des méthodes pastorales traditionnelles, “toujours
valables“, il est nécessaire selon Benoît XVI d’utiliser “de nouvelles
méthodes, avec aussi le souci de nouveaux langages, appropriés aux
différentes cultures du monde“. “En différentes parties du monde,
s’est-il félicité, l’Eglise a déjà entrepris ce chemin de créativité
pastorale, pour se rendre proche des personnes éloignées ou en recherche
du sens de la vie, du bonheur et, en définitive, de Dieu“. Et de citer
en exemple “certaines missions citadines importantes, le ‘Parvis des
gentils’, la mission continentale, etc“.
Mendiants du sens de l’existence
Le pape a en outre consacré une partie de son homélie à l’Evangile du
jour, qui relate la rencontre de Jésus avec l’aveugle Bartimée et la
guérison de ce dernier. Le fait que Bartimée vivait dans une condition
de grande prospérité avant de perdre la vue et tomber dans la misère
“nous invite à réfléchir sur le fait qu’il y a des richesses précieuses
pour notre vie que nous pouvons perdre, et qui ne sont pas matérielles“.
Ainsi, Bartimée pourrait représenter les personnes vivant dans des
régions d’ancienne évangélisation et estimant que Dieu n’est plus
important pour leur vie. Par conséquent, elles ont perdu “une grande
richesse“, à savoir “l’orientation sûre et solide de la vie“ chrétienne.
Ces personnes, a conclu Benoît XVI, sont devenues, souvent
inconsciemment, “mendiants du sens de l’existence“.
Durant la prière universelle, une intention concernait notamment le
Moyen-Orient et plus particulièrement la Syrie. En arabe, il a ainsi été
demandé que “la grâce du Seigneur inspire des pensées et des projets de
paix pour la Syrie et les pays du Moyen-Orient, qu’elle procure de la
consolation aux victimes, de l’espérance aux réfugiés et du courage à
ceux qui suivent la route de la solidarité et du dialogue“. L’assemblée
des fidèles a aussi prié “pour les prêtres et tous les ministres de
l’Evangile“, mais aussi “pour les législateurs, les magistrats et les
gouvernants“.
apic/imedia/
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