Très chers Missionnaires,
Nous sommes reconnaissants au Seigneur parce que cette célébration se déroule ici dans la Basilique de Saint Paul hors les murs. Eucharistie d’action de grâces pour le "nouveau" qui envahit notre Institut.
La Nouvelle Direction Générale pour nous et pour nos Sœurs les Missionnaires de la Consolata que nous saluons et que nous confions avec affection au Seigneur, nouveau Chapitre, nouvelle sève qui exprime un fort projet: celui d’être toujours missionnaires de la Consolata, celui d’avoir la mission: "dans la tête, sur les lèvres et dans le cœur! ", expression tellement chère à notre Fondateur. Nous venons à l’école du grand missionnaire Saint Paul qui a fait de l’annonce de l’Évangile aux gentils le but de sa vie. Nous sommes aussi à la veille de la "fête de la Mission": la Pentecôte. Nous demandons le don de l’Esprit pour notre famille afin que notre mission soit toujours plus généreuse, limpide, transparente, témoignage.
Nous sommes aussi proche de notre fête de la Consolata, notre Fondatrice, notre Mère Générale, notre guide et notre modèle. L’Esprit et la Consolata, deux colonnes fondamentales, pour construire un nouveau projet missionnaire, pour rêver avec les pieds sur terre et l’ardent désir en hauteur, aux choses qui comptent vraiment.
Notre Eucharistie de remerciement se souvient en particulier de tous les missionnaires de la Consolata dans le monde, toutes nos communautés et les peuples avec qui ils travaillent, tous les bienfaiteurs, les amis, les laïcs et les collaborateurs qui travaillent dans notre même mission, nos parents qui nous ont donnés au Seigneur et qui nous accompagnent de leur affection et toutes les personnes de bonne volonté qui croient à la mission, et tous les pauvres, les malades et les exclus qui nous rappellent continuellement où et avec qui est Dieu. À tous, notre remerciement et notre prière.
Nous ne voulons pas nous laisser impressionner par les problèmes qu’il y a dans le monde et dans notre maison, par les difficultés que nous devons rencontrer pour rejoindre notre but de collaborer à la construction du Royaume de Dieu. Les séductions de la route, du marché, du succès, de l’argent, peuvent nous attirer, mais nous résistons et allons de l’avant avec joie. Le Seigneur a besoin de nous, tant et tant de jeunes ont besoin de Lui, ils ont besoin de pouvoir entendre parler de Lui. Le Seigneur, avec son Esprit, nous soutient et il nous donne l’enthousiasme, le goût de vivre au milieu du peuple, non éloignés, non attirés par le monde.
Nous vivons avec le souhait de ne jamais être en avant et non plus en arrière, mais nous pouvons toujours être au milieu du peuple, des gens, comme Jésus : "Jésus alors s’assit au milieu des docteurs…". Il s’est assis au milieu. Jésus s’assoit au milieu… Nous aussi, nous voulons nous asseoir au milieu des gens, ressentir la saveur et le parfum du peuple, la convivialité des différences, nous enivrer de ce grand idéal d’annoncer Jésus Christ. Je prie afin que le Seigneur nous rende heureux de notre vocation missionnaire et que nous sentions le besoin de communiquer ce bonheur aux autres, à tous ceux qui nous approchent.
1. Produire des fruits dans les temps difficiles
La fête de la Pentecôte nous rappelle d’accueillir le don de la mission et c’est une invitation à vivre la sainteté, à porter du fruit même si nous vivons des temps difficiles.
"D’abord saints et ensuite missionnaires ! "
La sainteté, les saints sont une idée de Dieu pour chaque saison de l’histoire et de la vie de l’Église. Ils sont le continuel rappel de Dieu à nous convaincre qu’il est possible de prendre l’Évangile au sérieux, que la sainteté est possible ; qu’être saints est la situation la plus normale de notre existence, que ce n’est pas un luxe ni une exception. La vie chrétienne n’est pas tant une tension vers l’au-delà qu’une attention à l’aujourd’hui, en y accueillant, dans la reconnaissance et dans la responsabilité, la logique de sens et de gratuité que l’amour de Dieu y inscrit.
Les solennités chrétiennes, comme celle de la Pentecôte que nous fêtons maintenant, sont mémoire du passé, lumière du présent et annonce du futur. Elles sont une invitation à intégrer dans notre existence le dernier horizon, qui la rend authentique et l’élève à la lourde responsabilité de devoir chercher une réussite qu’elle ne finirait jamais de trouver. Le Ciel n’est pas un tranquillisant, mais il est le sens de notre cheminement et le dernier fondement de la vivacité de notre espérance et de notre engagement dans le monde.
Au sommet de la fête et de toute solennité chrétienne et de tout événement il y a la célébration de l’Eucharistie. En elle nous faisons communion avec la Vie et nous recevons les raisons de vivre. En elle nous est offert l’antidote de toute vieillesse et, surtout, l’élixir de la perpétuelle jeunesse de notre espérance. Les paroles de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm sont très claires : "Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour… qui mange ce pain vivra à jamais" (Jn 6, 54. 58).
L’Eucharistie, avec la Parole, a été et est la source de la vie et de l’espérance pour tous les chrétiens. En elle notre Fondateur, Joseph Allamano, a trouvé la lumière de la foi, la force pour évangéliser, le courage du martyre.
La Parole que nous avons écoutée nous dit le secret de tout témoignage et martyr chrétien.
La première lecture nous présente la fameuse narration de la tour de Babel, symbole de l’expression idolâtrique et impériale sur toute la terre, présente dans la section de l’ouverture du livre de la Genèse et choisie en contraposition du récit de la Pentecôte. Le plan d’unifier tous les peuples sous une unique langue et un unique empire échoua et Babylone deviendra l’emblème de la division, de la haine et de la dispersion. Le don de l’Esprit réalise, au contraire, le projet divin d’unir tous les peuples de la terre en une unique communauté où toutes les valeurs propres à chaque culture demeurent mais où tous se construisent une merveilleuse peinture d’harmonie et de paix. A Babel ils ne comprennent plus la langue de l’autre, à Jérusalem tous entendent parler leur langue maternelle, dans un unique message. C’est l’invitation à garder la différence, diaspora n’est pas synonyme de désagrégation, de broyage, mais est reconnaissance de toutes les différences qui sont nécessaires pour édifier le monde. Pentecôte devient alors reconnaissance du multiple langage des relations, de la proximité amicale ; le langage de la parole, du regard, de la rencontre qui prend soin de l’autre dans les différences comme lieu de relation. Pentecôte est l’invitation à retrouver la propre orientation qui signifie comprendre que la vie n’est pas seulement un projet à réaliser, mais le fruit d’une promesse à vivre. Jérusalem devient le lieu de la rencontre tout en parlant différentes langues.
Dans la deuxième lecture, de la lettre de Paul aux Romains, au huitième chapitre, Paul présente, au cœur de son chef-d’œuvre théologique, toute la création personnifiée comme une femme enceinte qui attend la naissance de son enfant. C’est le don du nouveau monde qui se réalise dans le croyant à travers le don de l’Esprit Saint qui le rend fils de Dieu par adoption. Devant la foi s’ouvre, alors, l’horizon de l’espérance et de la pleine rédemption. Pas encore libéré en plénitude, l’homme attend avec anxiété le jour nouveau où tout l’être, humain et cosmique, participera à la résurrection du Christ et sera pénétré de son Esprit. Une vision glorieuse qui est le grand but de l’itinéraire, ardu et caché, de l’histoire du salut.
L’Évangile, sur le fond de la fête d’automne des Cloches, où Jésus prononce cette solennelle déclaration qui rappelle le fait de la croix quand du côté du Christ mort jaillira le sang et l’eau : "Que celui qui a soif vienne à moi et boive, celui qui croit en moi ! ". Il se présente symboliquement comme une source, et l’eau qu’il offre est la source de la transformation totale. Le don de l’Esprit vient répandu dans l’Église en devenant le principe du salut et de la pleine communion avec Dieu. Dieu est profondément impliqué aussi dans les recoins les plus profonds de notre existence. La foi ne nous met pas à l’abri des problèmes de la vie. Elle ouvre un passage où s’infiltrent, c’est vrai, les tempêtes les plus dévastatrices. Mais, à travers ce passage "providentiel", passe aussi et surtout une Présence.
Tous les trois textes insistent à souligner que les croyants, comme les autres, ne vivent pas dans une espèce de paradis doré où tout est mis en ordre avec un coup de baguette magique. Les hommes de Dieu vivent les problèmes, les difficultés, les confusions et les crises de tous. Mais ils sortent de ces moments par la lumière de la Parole et avec la force de l’Eucharistie. La foi n’est pas une assurance contre les malheurs de la vie, mais contre le pessimiste et le désespoir. La Parole, incarnée dans la vie des témoins, nous invite à vivre avec sagesse dans ce monde en cheminement vers "la bienheureuse espérance".
Un texte de la lettre aux Éphésiens, sur lequel je voudrais méditer brièvement avec vous, peut nous aider : "Ainsi prenez bien garde à votre conduite ; qu’elle soit celle non d’insensés mais de sages, qui tirent bon partie de la période présente ; car nos temps sont mauvais ; ne vous montrez donc pas inconsidérés, mais sachez voir quelle est la volonté du Seigneur" (Ep 5, 15-17).
"Nos temps sont mauvais", non à cause d’une fatalité météorologique, mais à cause de l’homme et de son égoïsme. Les temps sont mauvais non seulement à cause de la pauvreté économique, mais aussi et surtout à cause de la pauvreté culturelle, morale et spirituelle. La plus grande pauvreté est le manque de sagesse avec laquelle on regarde la vie. On vit avec la présomption de tout savoir et de tout expliquer et, en même temps, avec indifférence face aux questions fondamentales.
Cet orgueil intérieur tue cette humilité ou pauvreté d’esprit qui est ouverture de cœur face au mystère qui nous entoure.
Dans la crise que nous traversons et qui nous paralyse il y a une parole de Dieu et une invitation précise à redécouvrir la beauté de notre choix et de notre monde.
Il faut chercher et adopter un nouveau style de vie inspiré de la solidarité et du partage, de la sobriété, de la tolérance, de l’autodiscipline sur le plan personnel et sociale, de l’engagement sérieux fait de présence, de justice et de paix.
"Ce sont des jours difficiles" mais ils peuvent être soustraits au venin du non-sens par un sursaut de patience qui nous convainc à demeurer sur place avec sérénité et fermeté sans se laisser paniquer et sans vociférer d’injures apocalyptiques.
Il s’agit de porter du fruit même durant le mauvais temps, durant les saisons apparemment désastreuses. Il faut s’efforcer et mettre sur la table de l’homme les fruits du banquet eucharistique : amitié, fraternité, paix, justice, réconciliation, patience et douceur.
Le sens de la vie chrétienne et missionnaire est de "rendre grâce" même durant les "jours difficiles". D’ailleurs la première "action de grâces" a jailli durant la nuit de la trahison, du complot, des ténèbres, de l’abandon des amis.
La priorité de fond est de donner à notre Institut un visage humain et accueillant. Un travail d’ensemble, dans tous les milieux et selon les compétences ne peut que profiter à tout le tissu de notre famille missionnaire et des gens avec qui nous cheminons.
Je m’adresse aussi et surtout à ceux qui ont des responsabilités, pour qu’ils retrouvent avec courage la capacité de faire des projets, de prendre à cœur le futur de toute la communauté et de rechercher le bien de tous et de chacun, avec l’engagement pour la construction d’une bonne communauté et d’un vrai développement humain intégral en faveur de nos gens et de nos peuples.
Il est urgent d’abaisser le ton de la lamentation, de la méfiance, de la controverse, de la critique nocive, de l’opposition de basse classe, pétri d’égoïsmes et d’intérêts. Une haute réflexion, une vision d’ensemble responsable et d’ample effort est urgente si nous voulons cheminer vers le futur de manière moins aventuriste et plus pondérée et partagée.
Avec sobriété et avec le grand effort de solidarité, qui sont les noms les plus exigeants de l’espérance.
"Le développement a besoin de chrétiens qui ont les mains tendues vers Dieu dans un geste de prière, conscients du fait que l’amour riche de vérité, caritas in veritate, d’où procède l’authentique développement, n’est pas produit par nous, mais nous est donné" (Caritas in Veritate, 79).
L’amour ne se suffit pas à lui-même : il doit prendre lumière de la raison et de la foi. Que l’intercession de notre Bienheureux Fondateur nous obtienne le don d’être des missionnaires avec les mains levées vers Dieu, mais prêtes à se tendre vers tous ceux qui sont en difficulté.
2. Invitation à être mémoire vivante de l’Évangile
Je vous invite fraternellement à redécouvrir les exigences fondamentales de notre être et agir incités par l’instauratrice force de l’Esprit, un Esprit qui nous appelle à :
- Un cheminement de conversion
- Une pleine humanisation
- Une vie fraternelle authentique
- Une mission
Un cheminement de conversion
Avant toute mission, avant les œuvres, un retour à Dieu, un changement de vie est important. C’est une conversion toujours en activité, jours après jour, disposés à accepter la précarité des situations, réalisant la suite, en renouvelant chaque jour la décision d’aimer l’autre, sans réciprocité, dans une vie commune, et en rencontrant les hommes, les derniers, que nous voulons servir. Il est important de "vivre l’Évangile", et d’en être une "mémoire vivante", avant de le prêcher. Face à la totale indifférence du monde d’aujourd’hui, il faudrait récupérer complètement toute la "différence" de l’Évangile. C’est justement cet "écart", cette "différence" qui devrait stimuler le cheminement de conversion de notre vie. Il ne s’agit pas seulement d’une "pieuse exhortation". Notre vocation elle-même repose ou tombe sur notre pleine disponibilité à cette conversion.
Une pleine humanisation
La mission est une vie humaine, vécue par des hommes et des femmes qui cherchent à greffer leur humanité sur l’humanité de Jésus. C’est une greffe qui n’est pas tout à fait simple. Elle peut se faire seulement à travers tout un art de vivre qui exige un dépouillement, une simplification, une unification, une recherche de ce qui est essentiel, pour l’homme d’aujourd’hui. Jésus n’est pas seulement celui qui a raconté Dieu, qui a raconté l’homme vrai, comme Dieu l’a pensé, l’a voulu et l’a créé. Il est aussi celui qui a raconté Dieu que personne n’a jamais vu et, en même temps, il a raconté cet homme que nous devrions chercher à être.
Pourquoi le nier ? Très souvent, ce qui empêche la réalisation d’un vrai témoignage personnel et communautaire, est le peu de "qualité humaine". Le vrai problème de plusieurs communautés, est qu’humainement, humainement… Ce sont les fréquentes et amères constatations qui sont faites toutes les fois qu’on doit traiter avec des existences vécues sans passion, sans convictions profondes, sans sensibilités, sans beauté, sans liberté intérieure. Mais sans liberté, on devient esclaves. Il faut avoir le courage de nous le dire : ou notre vie est un cheminement d’humanisation, ou autrement nous ne réussissons pas à la vivre.
Comme la conversion, aussi l’humanisation est un parcours qui traverse toutes les phases de la vie. C’est un exercice parfois humiliant, difficile, justement parce qu’il est en contradiction avec notre égoïsme.
La vie fraternelle
Autant le cheminement de conversion que celui d’une pleine humanisation ne peuvent pas ne pas tendre à la communion. C’est justement le célibat qui demande d’être vécu dans une vie de communion, là où l’amour fraternel sait aussi vivre de distance, de discrétion, de sobriété, dans le respect de la liberté de chacun, dans une vie qui déjà en soi est une prophétie en réalisation. La vie fraternelle est la finalité et la raison d’être des vœux religieux eux-mêmes. Dans la mesure où elle veut être mémoire réelle et concrète de la communauté vécue par Jésus, la vie fraternelle devient le don par excellence de l’Esprit. Même si cette communion comporte de mettre en commun ses propres biens, d’habiter et de prier ensemble, dans notre consécration pour la mission elle signifie surtout lutte contre l’individualisme, contre une vie commune qui obéit à des règles mondaines, au communautarisme. Elle signifie surtout une vie structurée et réglée. Si on vit ensemble et on veut incarner le commandement nouveau de l’amour réciproque donné par Jésus.
Aujourd’hui nous avons la connaissance qu’une vraie vie de communion doit être pensée en premier lieu comme service réciproque, comme une vie où l’œuvre première et au dessus de tout est de s’aimer les uns les autres, parce qu’alors Dieu demeure en nous. Seulement de cette manière nous serons reconnus comme disciples de Jésus. Dans un contexte où les communautés sont toujours plus formées de personnes d’origine, de culture, de préparation intellectuelle, d’âge, etc., très différentes, les missionnaires devraient être toujours plus des "experts de communion". Pour que ce cheminement soit praticable nous devons nous rappeler que la vie commune est une alliance étroite non seulement avec Dieu, mais aussi avec les frères, avec les sœurs, une alliance "usque ad mortem". Seulement de cette manière l’alliance peut devenir un message pour toute l’Église, pour le monde. Durant la phase actuelle, marquée par la précarité, en pensant au futur, il serait opportun, de temps à autre, de regarder en arrière, en n’oubliant pas ce passé extraordinairement éloquent avec lequel Isaïe d’adressa à ses fils (disciples) : «J’attends Yahvé qui cache sa face à la maison de Jacob, en lui j’espère. Moi et les enfants que Yahvé m’a donnés, nous sommes des signes et des présages en Israël de la part de Yahvé Sabaot qui réside au mont Sion» (8, 17-18).
Comme je voudrais que chaque supérieur, dans sa petitesse et humilité, se sente simplement comme le prophète Isaïe et puisse dire : moi et mes missionnaires nous sommes signes et présage pour l’Église et pour le monde !. Nous ne devons pas craindre.
Une mission
La mission n’est pas réductible à quelque chose, à un engagement ou à une réalisation de structures, mais elle regarde la vie, elle devient style de vie.
Un premier pas :
Mission est ouverture, universalité.
Une première tentation à combattre est celle de nous noyer dans notre petite connaissance.
Nous avons trouvé une mission, fait une expérience, sûrement positive, mais la mission ne finit pas là !
Un missionnaire peut aussi demeurer dans un seul endroit pour toute sa vie, dans un petit endroit, mais toujours pour l’ouvrir au monde. Et si aussi il vit parmi les pauvres, il ne peut pas oublier de leur dire qu’il y en a d’autres, tant d’autres, pauvres comme eux, ou plus qu’eux. Même un pauvre est appelé au don de soi, comme la veuve de l’Évangile. Et ainsi l’amoureux des missions doit faire bien attention à ne pas absolutiser ce qu’il connaît, ce qu’il a trouvé, mais il doit alimenter sa volonté de connaître plus, avec plus de compétence. Voilà pourquoi le missionnaire a besoin de connaissance !
Un deuxième pas :
Mission est passion, coparticipation.
Il n’est pas possible d’entrer dans le monde missionnaire sans se laisser impliquer, sans se mettre en discussion. La mission touche ta vie et la transforme, elle met en discussion tout ce que tu es : tes choix, tes rêves, tes attentes, tout ce que tu es et que tu as.
Un troisième pas :
Mission est altérité.
Le missionnaire ne se porte pas lui-même, il est envoyé par un autre. La mission ne lui appartient pas. Elle le précède et elle le suivra. La mission n’appartient même pas à l’Église, parce qu’elle est de Dieu. Le visage de la mission a déjà été tracé par le Seigneur Jésus. C’est à nous d’avoir la génialité de la réalisation, non la fantaisie de l’invention. Les mêmes exigences des endroits de mission peuvent suggérer certaines modalités de la mission, mais ne peuvent pas en changer la nature. Ce n’est surtout pas en regardant les hommes qu’on comprend ce qu’est la mission, mais en regardant Jésus Christ à travers les hommes. C’est dans la mémoire de son devenir que nous trouvons avec clarté le contenu de la mission, le style et les motivations.
Voilà pourquoi le cœur de la mission demeure l’annonce.
"Esprit Saint du Père et du Fils descends toujours pour nous donner ta force, pour faire toutes les choses nouvelles et que le feu de ton amour ne s’éteigne jamais ! ".
Conclusion
"Si quelqu’un nous demande quelles sont les réalisations les plus significatives de notre Institut et lequel, en particulier est la "prunelle de nos yeux". Nous savons que nous nous attendrons à une liste d’œuvres et nous prétendrons aussi qu’elles soient dans le hit parade de notre efficacité. Si c’est ainsi, nous devons décevoir tout de suite nos amis. La tâche de notre Institut n’est pas de créer des œuvres de foi, ni de pétrifier dans les structures les exigences de la charité, mais d’annoncer l’espérance aux pauvres. Si c’est ainsi, la "prunelle de nos yeux" de notre Institut ne peut pas se codifier par les fruits de son activisme, mais dans le fait qu’il essaie de devenir toujours plus la "fontaine du village", où tous ceux qui, de mille manières, sont desséchés par la soif, vont puiser l’eau,. Et aujourd’hui, la soif est celle-ci : "la recherche des dernières significations ! "
"Il est difficile pour celui qui vit sous le souffle de l’Esprit de ne pas se sanctifier. Écoutons volontiers sa voix dans notre cœur, suivons l’Esprit avec générosité et constance, mettons-nous dans ses mains, laissons-le faire, suivons-le docilement…" (Joseph Allamano).
"Préparez-vous à la mission par la prière, l’étude, le travail ; donnez de l’importance à tout, parce qu’un jour tout pourra vous servir à faire le bien" (Joseph Allamano).
A tous et à chacun un vrai remerciement de tout cœur et la certitude de la prière et de la commune mission !
Courage et de l’avant dans le Seigneur !
Père Stefano Camerlengo
Rome, Basilique Saint Pierre hors les Murs, le 11 juin 2011, vigile de la Pentecôte
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