MADRID , ESPAGNE – Quelle expérience que ces Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Madrid en Espagne, nous en avons vu de toutes les couleurs: soleil de plomb, orage et tempête de vent, insolation, coup de soleil, blessure, maladie. Si le voyage a été très dur physiquement et psychologiquement, spirituellement il est certain qu’on a cheminé. Pas tous de la même façon ou à la même vitesse, mais l’importance de notre croyance en Dieu a été soulignée si fortement qu’on a tous envie de transmettre la bonne nouvelle et avec le sourire en plus.
Ces JMJ ont été éprouvantes et épuisantes. Tellement que chaque jour ou presque nous avons souhaité rentrer à la maison. Malgré tout, les enseignements, les catéchèses ou les échanges ont réussi à nous inspirer et nous ont rappelés pourquoi nous avions entrepris ce pèlerinage.
Nous sommes arrivés à Tolède, à environ une heure de la capitale, le 10 août. Le lendemain commençait le Forum international de la jeunesse de la Communauté de l’Emmanuel. L’événement était comme une mini-JMJ, mais avec encore plus de chants, de louanges et d’adoration.
Le 16 août, nous sommes arrivés à Madrid pour le lancement officiel des JMJ avec la messe d’ouverture. Ce premier bain de foule a refroidi nos ardeurs et nous a amené à rester plus loin pour les grands rassemblements suivants qu’ont été l’arrivée du pape et le Chemin de croix. Entre ces événements, il y a eu des manifestations contre le pape. Si nous en avons entendu parler, jamais nous n’avons été en contact avec les manifestants.
Mais avant tous ces grands événements de soirée, nous avions en matinée des catéchèses données par des évêques du monde entier. Le vendredi, nous avons dérogés au programme de catéchèse pour nous rendre à celle de notre évêque, Mgr Lionel Gendron. Lors de la messe qui a suivie (l’une des deux où nous avons réussi à communier) il nous a permis de remettre les intentions de prières de nos paroissiens de Chambly et Carignan que nous avons amenées avec nous partout pendant ce pèlerinage.
La seconde messe où nous avons pu communier est celle que nous avons organisée en plein air avec l’aide du prêtre de notre délégation, Jean-Claude Boudreau. Nous étions huit pèlerins et avons communié sous les deux espèces, le pain et le vin. Cette messe a été l’une des plus belles de ma vie. Notre prêtre a passé beaucoup de temps avec nous et nous en avons profité pour poser plein de questions et échanger.
Le samedi matin 20 août, c’était le départ pour le grand pèlerinage et point culminant des JMJ, la vigile et la messe avec le pape. Nous avons marché jusqu’à l’aérodrome de Cuatro Vientos. Nous y sommes arrivés très tôt et avons senti la température grimper. Nous étions sous un soleil de plomb sans ombre. Impossible de dire la quantité d’eau que nous avons bue ou la quantité de crème solaire utilisée!
Vers 14 h, plus d’un million de personnes étaient sur le site. Une partie de notre délégation n’a même pas pu entrer! Vers 16 h, il était de plus en plus difficile d’obtenir de l’eau. Nous avons continué à boire régulièrement, mais en rationnant notre eau. L’eau était devenue si chaude qu’on aurait pu y infuser des herbes pour se faire un thé! Puis des nuages ont caché le soleil et rafraichi l’air. Lorsque la vigile a commencé, l’un des rares orages en Espagne au mois d’août a éclaté. Après s’être changé, le pape nous est revenu pour l’adoration. Malgré le million de personnes, le silence s’est fait sur le site pour prier. C’était un très beau moment. Nous avons donc dormi en plein air sous une faible pluie. Au matin, nous avons été réveillés par les organisateurs nous annonçant qu’il n’y aurait pas de communion puisque les hosties consacrées ont été perdues pendant la tempête de la veille. Le pape a fait une tournée de Cuatro Vientos dans sa papemobile pour nous saluer. Il est passé à quelques mètres de nous!
Heureusement, pour cette messe finale, nous avons eu la traduction simultanée. Nous retenons le message qu’il est important de parler de Dieu et d’évangéliser «parce qu’un chrétien seul est un chrétien en danger», disait l’un de nos catéchètes. Une source d’inspiration que nous ramenons avec nous est ce groupe d’Iraniens rencontré à une catéchèse. Ils étaient musulmans et se sont convertis au Christ!
Ne vous en faites pas, nous n’essaierons pas de vous évangéliser dès que nous vous verrons. Pour être converti, il faut le vouloir. Et sachez qu’on peut être converti même en étant déjà chrétien!
Nous avons emmagasiné tellement d’informations lors des catéchèses et des messes, qu’il va nous falloir au moins deux ans pour tout assimiler. Ça tombe bien parce que les prochaines JMJ auront lieu à l’été 2013, à Rio de Janeiro au Brésil. Nous lançons déjà un appel aux jeunes à participer à ce pèlerinage d’une vie!
Julie Quévillon Mantha, Le Journal de Chambly - 26 août 2011
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